

DÉCOUVRIR LE JARDIN DE NOËLIE
ARTISAN CRÉATEUR

Jean-François MARC
Fleurs cultivées, cueillies, séchées et travaillées
ARIÈGE
Soucieux du devenir de la planète et conscient que plus de 80 % des fleurs proposées à la vente proviennent de l’étranger, transitent majoritairement par la Hollande et sont le plus souvent « mal-traitées », j’ai fait le choix de cultiver en Ariège à Ferrières-sur-Ariège et à Banat des fleurs de saison en plein air et pleine terre ou sous une serre chauffée naturellement et cela sans utiliser de produits nocifs pour l’environnement donc sans pesticides et autres.
Afin d’avoir une matière première des plus variées pour mes compositions, j’ai aussi opté de pratiquer respectueusement la cueillette sauvage.




C’est dans les combles de la maison d’Édouard et de Noëlie à Ferrières-sur-Ariège que j’ai installé mon atelier et mon grenier de séchage. Méticuleusement ramassées, fleurs et graminées y sont suspendues aux poutres tête en bas pour un séchage naturel ou mises sous presse et il arrive que certaines soient stabilisées avec de la glycérine bio.




Les fleurs sont ensuite travaillées artisanalement sur place ou au village de Banat.
La majorité des vases, des contenants et des divers matériaux utilisées pour mes créations ont été chinés sur des vide-greniers ou achetés dans des boutiques solidaires dans un soucis de les recycler et ainsi de leur donner à travers mes compositions une nouvelle vie.




Le séchage des fleurs est une pratique qui remonte à la nuit des temps. Dans l'Antiquité, elles étaient utilisées pour des cérémonies religieuses, des pratiques funéraires et des décorations de mariage. Les Égyptiens pensaient que les fleurs séchées pouvaient éloigner les mauvais esprits et porter chance. Pour les Grecs et les Romains, il était d’usage d'offrir des couronnes aux politiciens, aux athlètes, aux poètes et aux guerriers. Qui ne connait pas la célèbre couronne de laurier de Jules César ? Au Moyen Âge, les bouquets de fleurs séchées étaient des symboles d'amour éternel et de loyauté et la lavande séchée qui parsemait le sol des églises était censée protéger les fidèles des démons.
Le premier herbier fut constitué vers 1530 par Luca Ghini, médecin et botaniste italien, avec trois cent plantes différentes. La tradition du séchage floral qui s’en suit y prend sa source.
C‘est au XVIe siècle que les samouraïs auraient créé au Japon, pour élever leur pouvoir de concentration à un niveau supérieur en harmonie avec la nature, l’art floral Oshibana. Dans cette pratique, les fleurs cueillies et pressées pour le séchage sont méticuleusement positionnées sur du papier washi pour créer des compositions.
Cet art a gagné en popularité en Grande-Bretagne, au XVIIIe siècle, dans l’Angleterre victorienne où les fleurs étaient séchées pour confectionner des tableaux, des guirlandes, des bijoux, mettre dans les coiffures ou sur les éventails. Cet art est devenu « religieusement » populaire au début du XXe siècle, dans un premier temps en Terre Sainte, avec l'apparition de photographies de lieux saints et de fleurs séchées récoltées sur ces sites.
En Europe, l’usage des fleurs séchées en tant que décoration prend son essor à la fin du XXe siècle pour connaître un renouveau dans les années 70 puis au début des années 2000. Aujourd’hui, cette alternative aux fleurs fraîches, écologique et économique, est plus que jamais dans l’air du temps.


